Des présumés islamistes tuent 22 personnes à coups de couteaux et de machettes dans l’est de la RDC

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Des militants présumés islamistes ont tué au moins 22 civils avec des couteaux et des machettes lors d’un raid nocturne contre des villages proches de la ville de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré mercredi un responsable local.

Il y a un peu plus de trois semaines, le gouvernement a déclaré la loi martiale au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces limitrophes de l’Ouganda, dans le but d’enrayer l’aggravation des effusions de sang. 

Un bébé de quatre mois a été retrouvé vivant sur le dos de l’une des victimes, l’un des sept enfants de la même famille qui auraient été orphelins lors des dernières violences qui ont frappé un certain nombre de villages à environ 40 km à l’est de Beni.

«Ils m’ont donné le bébé à nourrir parce qu’elle pleurait», a déclaré la sœur de la femme, Kavira Mwisha, en le tenant au sein.

« J’appelle le gouvernement à mettre fin à cette guerre. »

Jean-Paul Katembo, chef de la commune de Bulongo, a déclaré que le bilan connu était de 22. Plusieurs autres villageois auraient été kidnappés, a-t-il déclaré, accusant les Forces démocratiques alliées (ADF), une milice ougandaise active dans l’est du Congo depuis les années 1990.

Dans le village de Bulongo, des flaques de sang rouge avaient taché la rue en terre battue, qui était parsemée de chaussures simples, d’un anneau de clés et d’autres objets personnels perdus lors de l’attaque.

Ailleurs, un groupe d’hommes a creusé des tombes dans la terre pour enterrer les victimes alors que d’autres villageois se tenaient à côté et chantaient en deuil.

Plus de 1200 civils ont été tués sur le territoire de Beni depuis novembre 2019, selon le Kivu Security Tracker, lorsque l’armée a lancé une opération visant à mettre fin à l’insurrection des ADF.

L’offensive a déraciné les ADF de ses bases et elles se sont scindées en groupes plus petits, mais le groupe armé a répondu en intensifiant les attaques de représailles contre les civils.

Le 17 mai, l’Ouganda a annoncé qu’il avait accepté de partager des renseignements et de coordonner les opérations contre les rebelles, mais qu’il ne déploierait pas de troupes au Congo – Kinshasa.