Le pape François met à jour le code pénal de l’église catholique pour lutter contre la pédophilie des prêtres

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Le pape François a mis à jour mardi le code pénal de l’Église catholique, ajoutant des directives sur la punition des crimes d’abus sexuels sur mineurs par des prêtres qui sont depuis longtemps recherchés par les militants contre la pédophilie.

La révision des sanctions pénales dans le Code de droit canonique a suivi un long processus impliquant la contribution de canonistes et d’experts en droit pénal et est intervenue après des plaintes répétées de victimes d’abus sexuels et d’autres que la formulation précédente du code était obsolète et manque de transparence.

Le but de la révision, a écrit François en introduisant les changements, est «la restauration de la justice, la réforme du délinquant et la réparation du scandale».

Depuis qu’il est devenu pape en 2013, le pontife argentin s’est efforcé de lutter contre les scandales d’abus sexuels impliquant des prêtres catholiques du monde entier depuis des décennies, bien que de nombreux militants contre la pédophilie insistent sur le fait qu’il faut faire beaucoup plus.

Il a convoqué un sommet sans précédent sur les abus sexuels commis par des clercs en 2019 tout en levant les règles du secret qui ont entravé les enquêtes sur les abus de prêtres, entre autres mesures.

Le nouveau code n’énonce pas explicitement les infractions sexuelles contre les mineurs, mais fait référence aux infractions contre le sixième commandement, qui interdit l’adultère.

Un prêtre doit être démis de ses fonctions et puni « d’autres peines justes » s’il commet de telles infractions avec un mineur, précise le nouveau code. De même, un prêtre qui soigne ou incite un mineur « à s’exposer à des fins pornographiques ou à participer à des expositions pornographiques » sera puni de la même manière.

Besoin de justice

L’un des objectifs de la révision, écrit François, était de réduire le nombre de sanctions laissées à la discrétion des juges, surtout dans les cas les plus graves.

« Le nouveau texte introduit diverses modifications au droit en vigueur et sanctionne de nouvelles infractions pénales, qui répondent au besoin de plus en plus répandu dans les différentes communautés de voir la justice et l’ordre rétablis que le crime a volé en éclats », écrit-il.

D’autres améliorations techniques concernaient « le droit de la défense, la prescription des actions pénales, une détermination plus précise des peines », a ajouté François.

Les changements prendront effet en décembre.

Malgré les mesures récentes visant à éliminer les abus commis par les prêtres et à accroître la transparence, certaines victimes affirment que le Vatican n’est toujours pas allé assez loin pour protéger les enfants, même en Occident, où la couverture médiatique intense des prêtres pédophiles a conduit à un examen plus approfondi des pratiques de l’église.