Partager la publication "Le bilan des manifestations contre la Monusco en RD Congo s’élève à 19 morts"
Quatre autres personnes sont mortes, portant à 19 le nombre de morts des violentes manifestations contre la mission de stabilisation de l’ONU au Congo (Monusco) dans l’est de la République démocratique du Congo.
Des responsables ont déclaré jeudi que les quatre hommes étaient morts à Uvira, dans le Sud-Kivu, alors qu’ils manifestaient contre les soldats de la paix.
Des centaines de personnes manifestent depuis lundi dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu contre « l’inefficacité » de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Congo, à qui ils reprochent de ne pas apprivoiser la violence des groupes armés.
Selon Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, les quatre manifestants sont morts électrocutés.
« Les Casques bleus ont tiré en l’air et les tirs ont touché un poteau électrique. Un câble s’est déchiré, et malheureusement, les gens ont été électrocutés. C’est ce qui a fait quatre morts », a déclaré M. Muyaya, appelant les Congolais à ne pas se tromper d’ennemis.
« Il ne faut pas se tromper d’ennemi. Notre ennemi n’est pas la Monusco. Notre ennemi, c’est le M23 », a-t-il ajouté, faisant référence à une milice qui a récemment refait surface, lançant des attaques meurtrières contre l’armée congolaise, y compris contre des camps de casques bleus.
Après deux jours de violences meurtrières au Nord-Kivu, le gouverneur, Constant Ndima, a interdit les rassemblements et les marches politiques.
Les responsables congolais ont également lancé des appels répétés au calme. L’Eglise catholique, très influente en RDC, a également appelé au calme.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné les attaques contre les casques bleus de l’ONU et le personnel de la mission de l’ONU en RDC. Khassim Diagne, Représentant adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC, a déclaré que « même le personnel congolais de la Monusco a été attaqué à son domicile ».
M. Guterres prévient que « toute attaque contre les Casques bleus de l’ONU peut constituer un crime de guerre ». Il a appelé les autorités congolaises à enquêter sur ces incidents et à traduire rapidement les responsables en justice.
Mercredi, 12 civils étaient morts, dont trois membres du personnel de la Monusco, un casque bleu et deux policiers.
« La Monusco a le cœur brisé par la mort de trois collègues tués au combat. Nous saluons leur courage et leur sacrifice. Nous sommes également attristés par la mort de manifestants. Je réitère que la mission est en RDC à l’invitation du gouvernement pour aider à protéger les civils et promouvoir la stabilité », a déclaré M. Diagne après une réunion avec des responsables congolais dirigés par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde mercredi.