Partager la publication "La mission de maintien de la paix de l’ONU se retire de la RDC"
La mission de maintien de la paix des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC) s’est retirée de l’une des plus grandes villes de l’est du pays après des manifestations meurtrières contre son incapacité à protéger les civils, ont déclaré jeudi des responsables congolais et onusiens.
Butembo, plaque tournante commerciale de près d’un million d’habitants, est depuis le mois dernier l’un des épicentres de manifestations violentes qui ont fait des dizaines de morts, dont des civils, des soldats de la paix et des policiers congolais.
Les centaines de soldats et de civils de la mission à Butembo sont partis et des discussions sont prévues sur la manière d’évacuer leur équipement, a déclaré aux journalistes le général Constant Ndima, gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu.
Ndeye Khady Lo, porte-parole de la mission, connue sous son acronyme français MONUSCO, a déclaré que le départ était temporaire. « La MONUSCO ne quitte pas Butembo. Après consultations avec les autorités locales et nationales, la mission a procédé à un redéploiement temporaire de son personnel en dehors de Butembo », a-t-elle déclaré à Reuters, sans préciser quand ils pourraient revenir.
Les manifestations, qui ont également frappé les villes de Goma et d’Uvira, ont mis à nu la frustration du public à l’égard des casques bleus de l’ONU, qui sont déployés au Congo depuis plus de deux décennies. La MONUSCO compte environ 12 400 soldats et coûte plus d’un milliard de dollars par an.
Même après qu’un accord de paix en 2003 ait mis un terme à un conflit régional de cinq ans au cours duquel des millions de personnes sont mortes, les casques bleus de l’ONU et les forces congolaises n’ont pas été en mesure d’éradiquer la violence persistante de dizaines de groupes rebelles dans les régions orientales frontalières de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi. .
Les riverains accusent souvent les casques bleus d’être trop passifs. Les manifestations qui ont éclaté le mois dernier ont été appelées par une faction de l’aile jeunesse du parti au pouvoir.
Dans un plan élaboré l’année dernière, les Nations unies ont défini un ensemble de conditions minimales qui seraient nécessaires au retrait de la MONUSCO, qu’elle visait à atteindre d’ici la fin de 2024.
Les conditions comprennent une réduction de la menace militante, le rétablissement de l’autorité de l’État dans les zones de conflit et des progrès vers le désarmement et la démobilisation des anciens rebelles.