Meta lance l’abonnement payant, pour qui et pourquoi

Le nouveau service coûtera 11,99 $ par mois pour les utilisateurs qui s’inscrivent via Internet et 14,99 $ pour ceux qui utilisent des applications mobiles.

Les utilisateurs de la méta-plateforme pourront bientôt suivre les traces des habitants de Twitter en apposant un badge bleu sur leur profil en gage d’authenticité et en renforçant leurs publications, le tout moyennant des frais.

Le méta-patron Mark Zuckerberg a annoncé dimanche le service d’abonnement aux plateformes Facebook et Instagram, après près de 20 ans à défendre un modèle économique basé sur les services gratuits et la publicité.

Les abonnés à Meta Verified pourront vérifier leur compte sur Facebook et Instagram en fournissant une pièce d’identité officielle et en obtenant un badge bleu, indiquant qu’ils sont qui ils prétendent être.

Leur compte sera également mieux protégé contre l’usurpation d’identité grâce à une surveillance proactive.

En cas de problème, ces abonnés pourront contacter directement les équipes du service client.

Et leurs publications, photos et vidéos auront un profil plus élevé que ceux des non-abonnés en apparaissant au-dessus des résultats de recherche, des commentaires et des recommandations. 

Meta promet également de nouvelles fonctionnalités créatives. 

Meta Verified sera déployé en Australie et en Nouvelle-Zélande cette semaine avant d’arriver sur les marchés des États-Unis et d’autres pays.

Le nouveau service coûtera 11,99 $ par mois pour les utilisateurs qui s’inscrivent via Internet et 14,99 $ pour ceux qui utilisent des applications mobiles. Le prix plus élevé est destiné à compenser les commissions prélevées par Apple sur l’iPhone ou Google sur les smartphones exploités par son système Android.

Priorité aux influenceurs 

L’abonnement sera volontaire. Et seuls les utilisateurs âgés de plus de 18 ans seront autorisés à s’abonner. Le service n’est pas encore disponible pour les entreprises, mais Meta n’exclut pas cela à l’avenir.

Le nouveau service cible principalement les créateurs de contenu.

Meta a déclaré à l’AFP avoir eu l’idée de l’abonnement à la suite de demandes de créateurs dont les activités commerciales se multiplient.

Meta agit alors que les réseaux sociaux traditionnels voient leur nombre d’utilisateurs et leurs revenus diminuer.

En 2022, Meta a vu ses revenus publicitaires baisser pour la première fois depuis l’introduction en bourse du groupe californien en 2012.

L’inflation ronge les budgets des annonceurs en ligne et l’attention des utilisateurs est divisée entre de nombreuses applications. Ces derniers ne peuvent pas récolter autant de données personnelles qu’ils le pouvaient avant l’intervention des autorités de régulation – principalement en Europe – et d’Apple pour mieux protéger la vie privée en ligne des personnes.

Ainsi, la bataille entre les plateformes « devient un peu une bataille pour attirer et retenir les créateurs, car, en fin de compte, ce sont les créateurs qui ont le contenu qui retient l’attention », a déclaré Carolina Milanesi, analyste chez Creative. Stratégies. 

Mais ce n’est pas assez.

Snapchat, Reddit et Discord proposent tous aux utilisateurs de débourser quelques dollars par mois pour des outils supplémentaires.

Twitter, racheté par Elon Musk l’année dernière, a fait un lancement chaotique d’une fonctionnalité de vérification de compte qui coûte 7 $ par mois sur Internet et 11 $ par mois sur un iPhone.

La coche convoitée de Twitter Blue permet aux utilisateurs de mieux promouvoir leurs messages, de voir beaucoup moins de publicité et d’avoir plus de liberté d’écriture, avec des tweets plus longs.

Milanesi a déclaré qu’elle pensait que Meta souhaitait diversifier ses sources de revenus.

Après que Twitter a lancé son service d’abonnement, d’autres groupes de médias sociaux ont pensé « eh bien, autant essayer », a-t-elle déclaré à l’AFP.

« Justifier que, du point de vue d’un créateur, je pense que c’est plus un argument marketing qu’une véritable valeur pour les créateurs », a-t-elle ajouté.