L’UE accuse le Rwanda et la RD Congo d’avoir combattu sur fond d’appels au cessez-le-feu

Un communiqué publié mardi indique que le Rwanda, la RDC et le M23 doivent adhérer aux processus de paix régionaux et déposer les armes. 

Le bloc européen a déclaré que tous les groupes armés devraient également se retirer des positions qu’ils occupent et participer au processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration. Il a reproché au Rwanda d’avoir attisé le M23 et à la RDC de continuer à collaborer avec d’autres groupes armés.

« L’Union européenne condamne leurs actions violentes et exhorte le Rwanda à cesser son soutien au M23 et à utiliser tous les moyens pour faire pression sur le M23 afin qu’il se retire des zones occupées, comme le prévoit le plan convenu entre les chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est de l’État et le gouvernement le 9 février à Nairobi », a déclaré l’UE.

Attaques contre des civils

Il a déclaré que l’armée congolaise, les FARDC, devrait cesser de collaborer avec les groupes armés, y compris les FDLR, considérés par le Rwanda comme des vestiges des génocidaires de 1994.

L’UE « condamne fermement les attaques répétées visant des civils menées notamment par les Forces démocratiques alliées (ADF) et la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) au Nord-Kivu et en Ituri », a-t-elle déclaré.

En décembre, l’UE avait accusé le Rwanda de fomenter la rébellion dans l’est de la RDC en armant et en soutenant le M23, ce que Kigali a démenti.

Mardi, l’UE a déclaré que le processus de paix dans le cadre de la CAE – connu sous le nom de processus de Nairobi – et un autre dans le cadre de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs – connu sous le nom de processus de Luanda – devaient être soutenus.

Retrait du M23

Le Processus de Nairobi recherche des solutions à la fois militaires et diplomatiques. Le 9 février, des chefs militaires de la Communauté d’Afrique de l’Est ont proposé que le M23 commence son retrait à partir du 28 février pour une période d’un mois.

Le vice-Premier ministre des Affaires étrangères de la RDC, Christophe Lutundula, a déclaré que le nouveau calendrier de retrait et le nouveau plan de déploiement des troupes des pays membres de l’EAC ne sont que des propositions à ce stade que le gouvernement évaluera.

« Nous suivons cela avec une grande attention, tout ce qui n’est pas dans le sens de permettre à la république d’exercer pleinement sa souveraineté, de sauvegarder son autorité territoriale, de sauvegarder l’indépendance de notre pays, nous ne l’accepterons pas, c’est sûr,  » dit Lutundula.

« Nous allons encore décrypter le contenu, non seulement l’écriture, mais l’esprit de ce qui a été proposé. Nous suivons cela de très près », a-t-il ajouté.

Déploiement rapide des troupes de l’EAC

L’Union européenne a également encouragé le déploiement rapide de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EACRF) et la poursuite d’un dialogue inclusif.

Le déploiement est censé suivre l’accord sur le statut des forces (SOFA) mais le gouvernement congolais n’a pas encore confirmé l’arrivée de nouvelles troupes cette semaine.

« Nous évaluerons le SOFA sans aucune omission. Je peux dire que nous n’hésiterons pas à y mettre un terme. Mais nous ne voulons pas. Notre point de vue est que nous devons continuer à revoir le SOFA », a déclaré Lutundula lundi.

Malgré cette feuille de route signée le 23 novembre 2022 et les appels des chefs d’État, les parties continuent de se battre, provoquant la fuite massive des civils.

L’Union européenne a relevé que « l’absence de mise en œuvre des engagements et des décisions prises par les différentes parties, et la poursuite des combats, notamment autour de Goma, aggravent une situation humanitaire désastreuse ».

Bien que critique de l’implication de Kigali dans le conflit, l’UE a renouvelé la semaine dernière un programme de détention de réfugiés avec le Rwanda pour Kigali afin d’aider à accueillir les réfugiés secourus de Libye en attendant d’être transférés dans d’autres pays. Le programme doit durer trois ans.