L’Organisation mondiale de la santé a demandé à la Chine davantage de données sur une maladie respiratoire qui se propage dans le nord du pays, exhortant les Chinois à prendre des mesures pour réduire le risque d’infection.
Le nord de la Chine a signalé une augmentation des « syndromes grippaux » depuis la mi-octobre par rapport à la même période des trois années précédentes, selon l’OMS.
« L’OMS a adressé une demande officielle à la Chine pour obtenir des informations détaillées sur une augmentation des maladies respiratoires et des foyers de pneumonie signalés chez les enfants », a déclaré mercredi l’organisme de santé des Nations Unies dans un communiqué.
La Commission nationale de la santé (NHC) de Pékin a déclaré la semaine dernière aux journalistes que la hausse des maladies respiratoires était due à la levée des restrictions liées au Covid-19 et à la circulation d’agents pathogènes connus, notamment la grippe et les infections bactériennes courantes qui affectent les enfants.
La capitale chinoise est « entrée dans une saison à forte incidence de maladies respiratoires infectieuses », a déclaré mercredi Wang Quanyi, directeur adjoint et expert en épidémiologie en chef du Centre de contrôle et de prévention des maladies de Pékin, au journal officiel Beijing News.
Pékin « montre actuellement une tendance à la coexistence de plusieurs agents pathogènes », a-t-il ajouté.
Le 21 novembre, les médias et le système public de surveillance des maladies ProMED ont signalé des foyers de pneumonie non diagnostiqués chez des enfants dans le nord de la Chine.
L’OMS a déclaré qu’il n’était pas clair si le rapport de ProMED était lié à la conférence de presse des autorités et qu’elle cherchait des éclaircissements.
L’agence « a également demandé des informations complémentaires sur les tendances récentes de la circulation d’agents pathogènes connus, notamment la grippe, le SRAS-CoV-2 (le virus à l’origine du Covid-19), le VRS affectant les nourrissons et Mycoplasma pneumoniae, ainsi que sur l’évolution de la situation » degré de surpopulation du système de santé », ajoute le communiqué.
Dans l’intervalle, il a exhorté la population à prendre des mesures préventives, notamment en se faisant vacciner, en se tenant à distance des personnes malades et en portant des masques.
La capitale chinoise connaît actuellement une vague de froid, avec des températures qui devraient chuter bien en dessous de zéro d’ici vendredi, ont indiqué les médias officiels.
L’OMS n’a donné aucune indication sur la réponse de la Chine à la demande d’informations complémentaires.
Le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas répondu jeudi à une demande de commentaires de l’AFP.
Appels à la transparence
Au cours de la pandémie de Covid-19, l’OMS a critiqué à plusieurs reprises les autorités chinoises pour leur manque de transparence et de coopération.
Plus de trois ans après la détection des premiers cas à Wuhan, le débat fait toujours rage autour des origines du Covid-19.
Les scientifiques sont partagés entre deux théories principales sur la cause : une évasion d’un laboratoire de la ville où de tels virus étaient étudiés et un animal intermédiaire qui aurait infecté des personnes sur un marché local.
Plus tôt cette année, les experts de l’OMS ont déclaré qu’ils étaient convaincus que Pékin disposait de beaucoup plus de données susceptibles de faire la lumière sur les origines du Covid, et ont qualifié d’impératif moral le partage de ces informations.
Une équipe de spécialistes dirigée par l’OMS et accompagnée de collègues chinois a enquêté sur la Chine début 2021, mais aucune équipe n’a pu revenir depuis et les responsables de l’OMS ont demandé à plusieurs reprises des données supplémentaires.
Le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné que percer le mystère pourrait aider à éviter de futures pandémies.