Les observateurs électoraux des élections en cours en République démocratique du Congo (RDC) affirment que le scrutin, bien que pacifique, a été confronté à une myriade de défis logistiques qui ont pu nuire au confort des électeurs.
Alors que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) s’apprête à publier ici les résultats préliminaires des élections générales, la mission d’observation de l’Union africaine « félicite les citoyens congolais pour leur engagement et leur détermination à exprimer leur devoir civique ».
Mais l’équipe a déclaré que même si le vote s’est déroulé dans un calme relatif, des problèmes logistiques ont été signalés à travers le pays.
La Ceni a rencontré des difficultés majeures pour déployer à temps le matériel électoral dans l’ensemble des 75 000 bureaux de vote et ce retard a gravement perturbé le déroulement des élections, a déclaré l’équipe d’observateurs de l’UA dirigée par l’ancien président malgache Hery Rajaonarimampianina lors d’une conférence de presse à Kinshasa.
Les élections, prévues le mercredi 20 décembre, ont été prolongées jusqu’au 21 décembre pour permettre aux bureaux de vote qui n’avaient pas ouvert le premier jour d’ouvrir jeudi.
Plusieurs autres missions d’observation ont dit des choses similaires dans leurs rapports préliminaires.
La Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Symocel) estime par exemple que plus de la moitié des bureaux de vote ont ouvert tardivement (entre 1 et 11 heures après l’heure prévue d’ouverture) mercredi. Le Symocel affirme également que, selon ses estimations, 57 pour cent des bureaux de vote ont respecté les procédures de vote. Enfin, le Symocel affirme que ses « observateurs ont été agressés, empêchés d’accéder et exclus des opérations de dépouillement dans les bureaux de vote ».
Selon le 2ème vice-président de la Ceni Didi Manara, plus de 97 pour cent des bureaux de vote étaient ouverts et ont accueilli les électeurs durant les deux jours de vote.
« C’est une success story pour un pays du continent qu’est la RDC », s’est enthousiasmé Didi Manara lors d’un point de presse vendredi à Kinshasa.
À mesure que le décompte des voix avançait, la tension montait entre les partis impliqués dans l’élection. Le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila a dénoncé le « déroulement chaotique des élections ».
Dans un communiqué, le FCC dit «condamner l’entêtement machiavélique du gouvernement actuel, qui entraîne le pays dans le chaos, ouvrant la voie à une crise aux conséquences incalculables et tendant à anéantir les progrès réalisés depuis 2001».
La coalition de l’ancien président a également déclaré qu’elle « tenait le président [Félix Tshisekedi] seul pour responsable de ce chaos électoral, que lui et ses acolytes de la commission électorale ont voulu et organisé ».
Le camp de Moïse Katumbi appelle déjà à la « vigilance » ajoutant que les citoyens doivent être prêts dans tout le pays « à assurer la défense de la liberté de vote exprimée le 20 décembre 2023 ».
Face à la montée des tensions, la Mission de l’Union africaine « exhorte les autorités, les acteurs politiques et toutes les parties prenantes à faire preuve de retenue et à créer un cadre de dialogue politique ouvert et inclusif afin de préserver la cohésion nationale et la stabilité politique, nécessaires au renforcement de la paix ». et le développement en République démocratique du Congo », a déclaré l’équipe de la mission d’observation de l’UA.