Les frontières fermées le jour des élections en RDC en raison d’allégations de fraude

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Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont décidé de fermer ses frontières terrestres et maritimes pendant 24 heures, alors que se préparent les élections de mercredi.

Et selon la Direction générale des migrations, les frontières seraient fermées à partir de mercredi matin de 00h00 à 23h59 le même jour.

« L’espace aérien sera également fermé aux vols locaux non autorisés mais les vols internationaux continueront normalement », indique mardi soir la Direction dans un communiqué.

« La connexion Internet ne sera toutefois pas coupée », a rassuré mardi le vice-Premier ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Peter Kazadi.

« Nous ne sommes pas dans une situation de guerre ou de soulèvement populaire », a-t-il déclaré.

« Le 20 décembre, il y aura une matinée, une soirée et nous dormirons tous à la maison », a-t-il ajouté, indiquant que les autres occupations quotidiennes habituelles se poursuivront.  

Quelque 44 millions d’électeurs sont éligibles mercredi pour élire un président parmi 22 candidats, dont le président sortant Félix Tshisekedi.

Les électeurs éliront également des législateurs et des représentants aux élections municipales.

Le gouvernement a assuré mardi que la police et d’autres services de sécurité avaient été déployés dans l’ensemble des 75 478 bureaux de vote à travers le pays.

Kazadi a cependant reconnu qu’« il existe des menaces politiques et sécuritaires pour la tenue des élections ».

Dans l’est du pays, les récentes violences entre groupes armés et forces gouvernementales ont menacé la capacité d’un million d’électeurs à participer. Une trêve négociée par Washington signifie qu’il y aura un cessez-le-feu attendu pour au moins les 14 prochains jours à compter de la semaine dernière jeudi.

« Les forces de défense et de sécurité ont pris toutes les mesures nécessaires pour faire face à ces défis sécuritaires », a déclaré Kazadi mardi à Kinshasa.

Il a appelé le peuple congolais à tout mettre en œuvre pour éviter la violence. « Ne détruisez pas ce que nous avons travaillé si dur pour construire. Les élections ne sont qu’à un jour d’ici », a-t-il déclaré. 

Selon le vice-premier ministre de l’Intérieur, « les services de sécurité ont déjà arrêté 5 personnes de nationalité étrangère équipées d’appareils sophistiqués et qui entendaient perturber les élections ».

Kazadi a également déclaré que les personnes arrêtées avaient affirmé que 50 autres personnes avaient été recrutées pour faire un sale boulot.

Les cinq suspects, dont l’identité n’a pas été révélée, envisageaient de « pirater le serveur et le système électronique de la commission électorale afin de fabriquer leur résultat en faveur d’un candidat à la présidentielle », a ajouté le responsable sans nommer le candidat.

Le vice-premier ministre a également accusé la mission d’observation électorale de l’Union européenne, dont l’accréditation a été refusée par les autorités congolaises, sauf pour la ville de Kinshasa, d’avoir également eu pour objectif d’infiltrer et de pirater le système électronique de la commission électorale afin de soutenir un candidat. 

Les représentants de l’Union européenne à Kinshasa n’ont pas immédiatement commenté ces allégations.

Le vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba a également fait ces allégations, affirmant qu’il avait été bien informé par les services de renseignement.

Et bien que la campagne se soit officiellement terminée lundi, Bemba a accusé Moïse Katumbi, l’un des candidats, d’avoir tenté d’influencer illégalement les votes.

« Je parle en tant que ministre de la Défense. Je préviens la population de ce que fait cet homme.

«Nous avons reçu des informations de Russie, où il a contacté une organisation russe pour pouvoir donner beaucoup d’argent et entrer dans le système de la commission électorale afin de publier de faux résultats. Nous en avons la preuve.

« Je dis soyez prudent ! Il va essayer de mettre le feu au pays. Je dis : attention aux réactions négatives. Dès qu’il essaiera de faire cela, nous utiliserons la police pour rétablir l’ordre », a affirmé Bemba.

Katumbi a récemment été accusé de détenir un passeport étranger, ce qui pourrait le rendre inéligible. Les tribunaux locaux ont cependant approuvé son inscription à la course.

Mais il a fait face à d’autres accusations, dont la dernière en date selon laquelle il serait à l’origine d’un projet de piratage informatique.