Les forces de sécurité de la République démocratique du Congo ont brièvement encerclé le domicile du principal homme politique de l’opposition Moïse Katumbi, arrivé deuxième lors des élections contestées du mois dernier.
Il a été empêché lundi de quitter son domicile, dans la province du sud du Katanga, a indiqué son porte-parole Hervé Diakesse.
Mais les forces de sécurité se sont ensuite retirées sur ordre d’un gouverneur local.
M. Katumbi a qualifié de farce la victoire écrasante du président Félix Tshisekedi aux élections du mois dernier.
Cinq autres dirigeants de l’opposition, dont Martin Fayulu, arrivé troisième, ont appelé à une marche de protestation contre les résultats des élections.
Lundi soir, des habitants du village de Kashobwe ont été vus dans des vidéos sur les réseaux sociaux en train de se rendre au domicile de M. Katumbi après que la nouvelle se soit répandue selon laquelle les forces de sécurité l’empêchaient de partir.
L’un des proches de M. Katumbi a déclaré au site d’information français RFI que la maison était encerclée par « des soldats lourdement armés ».
« Nous avons du mal à comprendre pourquoi », a déclaré M. Diakesse à l’agence de presse Reuters.
Dans le but de désamorcer l’escalade de la crise, le gouverneur de la province, Jacques Kyabula Katwe, a ordonné aux forces de sécurité de partir, qualifiant l’incident de « faux pas ».
Il a déclaré que l’intention initiale des forces de sécurité était de protéger les biens de M. Katumbi contre d’éventuels actes de vandalisme.
Les élections du 20 décembre ont été entachées de nombreux problèmes logistiques, certains observateurs indépendants ayant fait part de leurs inquiétudes concernant le vote.
Un seul candidat a saisi la justice pour contester les résultats de l’élection présidentielle.
Les principaux disent ne pas faire confiance à la justice et appellent la population à « résister à la fraude électorale », sans donner de détails.
M. Tshisekedi a remporté environ 73 % des voix, tandis que M. Katumbi en a obtenu 18 % et M. Fayulu 5 %, a indiqué la commission électorale.
Les gouvernements occidentaux ont appelé à la retenue face aux craintes de violences post-électorales, le plus haut responsable des droits de l’homme de l’ONU, Volker Turk, s’inquiétant de la montée des tensions ethniques.
Près de 20 personnes ont été tuées dans des violences liées aux élections à l’approche du vote.