Le Conseil de sécurité des Nations Unies a sanctionné mardi 6 personnes appartenant à cinq groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) alors que les violents affrontements s’intensifient dans la région entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, prétendument soutenus par le Rwanda, une affirmation démentie par Kigali.
Les combats, dans une guerre qui dure depuis des décennies, ont accru le risque d’un conflit généralisé entre le Congo et le Rwanda qui pourrait aspirer les voisins et les forces régionales, notamment l’Afrique du Sud, le Burundi, l’Ouganda, la Tanzanie et le Malawi.
« Les États-Unis soutiennent fermement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ainsi qu’une paix durable pour tous les Congolais. Le Rwanda et la RDC doivent sortir du bord de la guerre », a déclaré l’ambassadeur adjoint des États-Unis auprès de l’ONU, Robert Wood, lors d’une réunion du 15 -membre du Conseil de sécurité mardi.
Le comité des sanctions du Conseil de sécurité contre la RDC a imposé un embargo sur les armes, une interdiction de voyager et un gel des avoirs à deux dirigeants des Forces démocratiques alliées (ADF), un chef du groupe armé Twirwaneho et un de la Coalition populaire nationale pour la souveraineté du Congo (CNPSC) de rebelles.
Sont également ajoutés à la liste de l’ONU le porte-parole militaire des rebelles M23 soutenus par le Rwanda et un dirigeant des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), fondées par des Hutus qui ont fui le Rwanda après avoir participé au génocide de plus de 800 000 personnes en 1994. Tutsis et Hutus modérés.
« Ces individus sont responsables de nombreux abus », a déclaré Wood à propos des six individus sanctionnés.
Une force de maintien de la paix de l’ONU, connue sous le nom de Monusco, est déployée au Congo depuis plus de 13 ans après avoir succédé à une précédente opération de l’ONU en 2010 pour aider à réprimer l’insécurité dans l’est du pays.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé la fin de la mission en décembre suite à une demande du président congolais Félix Tshisekedi en septembre d’accélérer le retrait des soldats de maintien de la paix.
Par ailleurs – La ville de Goma en RDC interdit les véhicules aux vitres teintées en raison d’alertes de sécurité
Les autorités locales ont interdit mardi la circulation des véhicules aux vitres teintées à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où les combats font rage entre soldats congolais et rebelles armés.
« Suite aux alertes et signalements des services spéciaux, les véhicules aux vitres teintées constituent une source d’insécurité dans la ville de Goma », a déclaré Peter Chirimwami, gouverneur militaire de la province.
Selon lui, un délai de 72 heures est accordé aux propriétaires de véhicules pour se conformer à la réglementation.
La situation sécuritaire reste volatile autour de Goma, avec des combats entre les militaires de la RDC et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), cette dernière ayant récemment lancé de multiples offensives contre des positions militaires.
Avec les routes principales entre Goma et ses environs coupées par le M23, la ville de Goma est au bord de l’étouffement économique, tandis que la situation reste très volatile sur la ligne de front.
Il résiste à l’afflux de civils dans les camps de déplacés, ce qui risque d’aggraver une crise humanitaire déjà précaire, l’approvisionnement en biens étant fortement coupé par l’avancée du M23.
Les forces de maintien de la paix de l’ONU ont été redéployées pour aider à défendre Goma et Sake, une ville située à environ 27 km de Goma, a déclaré lundi Stéphane Dujarric, porte-parole principal du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Il a ajouté que la force de maintien de la paix de la mission, connue sous le nom de Monusco, était profondément préoccupée par la nouvelle escalade des hostilités des rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu.