Le président de la RDC, Tshisekedi, célèbre sa victoire contestée, mais les perdants restent une menace

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Les résultats provisoires des élections annoncés le 31 décembre par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ont donné un nouveau mandat à Félix Tshisekedi.

Mais s’il a obtenu 73,34 pour cent des voix, loin devant ses rivaux, ses adversaires ont évoqué des irrégularités et ont demandé l’annulation des résultats. Il y a peu de chances que leurs demandes soient satisfaites, mais cela laisse présager le prochain défi du président Tshisekedi : les opposants pourraient faire dérailler son objectif.

Au fur et à mesure que les résultats tombaient, les opposants Martin Fayulu et Denis Mukwege ont rassemblé des manifestants à Kinshasa, mais ceux-ci ont été violemment dispersés par la police. Des manifestations ont éclaté dans tout le pays, mais elles ont été réprimées.

Lorsque la Ceni a annoncé les résultats, la liesse a éclaté dans plusieurs villes de la RDC. Le camp de Moïse Katumbi, qui a obtenu 18 pour cent des voix, a dénoncé « un processus électoral mafieux » et a promis de lancer un appel à rassembler ses partisans pour défendre « sa victoire ».

La semaine dernière, Christian Mwando Nsimba, proche collaborateur de M. Katumbi et ancien ministre aujourd’hui député, a déclaré : « Soyons des hommes courageux et luttons pour ce qui est à nous et pour le Congo de nos enfants et pour aller de l’avant. Nous attendons le mot de notre commandant [Katumbi], qui va nous parler. Arrêtons le vol et l’injustice dans notre pays.

« Denis Kadima (président de la Ceni) veut nous voler notre victoire. Cette victoire ne nous sera jamais volée. C’est pourquoi je vous demande, au nom du Président Moïse Katumbi, d’être prêt au combat », a ajouté Mwando.

« En tant que haut représentant de Moïse Katumbi au Grand Katanga [sud de la RDC, son fief], je demande à tout le Grand Katanga de se lever et d’être prêt à se battre, prêt au sacrifice suprême car notre victoire ne nous sera jamais volée.

Les autorités congolaises craignent qu’un soulèvement populaire n’éclate au Grand Katanga. Lubumbashi, la plus grande ville du Grand Katanga, était calme jusqu’au 1er janvier, date à laquelle une poignée de personnes ont commencé à exprimer leurs revendications pour l’indépendance du Katanga. Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Peter Kazadi, a ensuite annoncé le déploiement de davantage de forces de sécurité dans la région.

Le président Tshisekedi et sa coalition, l’Union sacrée de la Nation, concentrent actuellement leur attention sur les prochains résultats des élections législatives. L’enjeu est d’obtenir la majorité à l’Assemblée nationale, la majorité dans les 26 assemblées provinciales du pays, l’élection des 26 gouverneurs et la bataille pour la majorité au Sénat. Le parti UDPS du président Tshisekedi, ainsi que la grande coalition (qui comprend des dizaines de partis politiques) pourraient également récolter les fruits de cette bataille pour le contrôle de l’Assemblée nationale, des assemblées provinciales et de la gestion des provinces avec gouverneurs.

Cependant, la grande préoccupation pour le second mandat du président Tshisekedi pourrait être le conflit à l’est de la RDC. Le groupe rebelle M23 s’est officiellement allié à l’Alliance Fleuve Congo, nouvellement créée par l’ancien président de la Ceni, Corneille Nangaa.

Dans un communiqué du 2 janvier, Bertrand Bisimwa, président du M23, a déclaré que son mouvement et l’Alliance de Nangaa ne faisaient plus qu’un.