Tshisekedi promet de combattre le Rwanda alors que son mandat arrive à la fin

Tshisekedi

Kinshasa. Lors d’une finale de campagne enflammée avant les élections de mercredi, le président Félix Tshisekedi a menacé de mettre fin à sa diplomatie prudente avec le Rwanda et de déclarer la guerre s’il était réélu.

S’adressant à une foule de partisans à Kinshasa, la voix de Tshisekedi palpitait de frustration face aux années d’ingérence présumée du Rwanda dans l’est du Congo. « J’en ai assez des invasions et des rebelles du M23 soutenus par Kigali ! » Tshisekedi a rugi, ses paroles ont été accueillies par des chants de « Kagame aende ! (Kagame dehors !) »

« Si vous me réélisez et si le Rwanda persiste dans son agression, je demanderai au Parlement et au Congrès d’autoriser une déclaration de guerre. Nous marcherons sur Kigali. Dites à Kagame que ces jours de jeux avec les dirigeants congolais sont révolus.

Je ne tolérera pas ses provocations ! »Cet ultimatum sévère couronne une semaine de tensions croissantes. Il y a quelques jours à peine, Tshisekedi a qualifié Kagame de « dictateur » en raison d’accusations d’incursions rwandaises. Kigali nie avec véhémence toute implication dans les conflits de l’est du Congo.

Les analystes estiment que la position ferme de Tshisekedi est un pari calculé visant à renforcer le soutien des électeurs nationalistes. Il fait face à un peloton nombreux de plus de 20 candidats, dont des poids lourds comme Moise Katumbi et Martin Fayulu. 

Cependant, la lutte de l’opposition divisée pour se regrouper derrière un seul challenger fait le jeu de Tshisekedi. Le président de la Commission électorale indépendante (CENI), Denis Kadima, a confirmé qu’il y avait près de 44 millions d’électeurs inscrits, mais l’insécurité sévit dans au moins trois régions, obligeant à suspendre les élections dans ces zones.

À quelques jours du scrutin, la rhétorique enflammée de Tshisekedi ouvre la voie à des élections tendues éclipsées par le spectre d’un conflit régional. Reste à savoir si son pari en faveur de la ferveur nationaliste portera ses fruits ou se retournera contre lui. Une chose est sûre : le prochain chapitre des relations RDC-Rwanda s’annonce dramatique.