La RD Congo, fatiguée de promesses de Tshisekedi et par les conflits armées, vote ce 20 décembre

Tshisekedi

Il y a 22 candidats en lice pour le poste convoité de chef d’État (chef de l’État) de la RDC.

Les favoris sont le président Tshisekedi ; Martin Fayulu, officiellement arrivé deuxième aux élections présidentielles de 2018, mais vainqueur selon de nombreux observateurs ; Moise Katumbi, un homme d’affaires prospère qui fut gouverneur de la province du Katanga et propriétaire du club de football TP Mazembe ; et le Dr Dennis Mukwege, lauréat du prix Nobel de la paix 2018. 
Il n’y a que deux candidates féminines, à savoir Mme Marie-Josée Ifoku Mputa et Mme Joelle Bille.
 
Contrairement à l’Ouganda, la RD Congo a connu un transfert de pouvoir pacifique pour la première fois en 2018 et si les prochaines élections sont libres, équitables et crédibles, ce sera la deuxième fois pour la RDC de connaître un autre transfert de pouvoir pacifique et ordonné depuis l’indépendance le 30 juin 1960.

Questions à résoudre
Les élections générales en RDC se déroulent à un moment très difficile pour notre voisin de l’ouest et État partenaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Pour la grande majorité des Congolais vivant dans une pauvreté abjecte, le coût de la vie élevé, le manque de soins de santé abordables et le manque d’écoles de qualité pour les enfants sont les principaux sujets de préoccupation.

Au niveau national, l’instabilité politique et l’insécurité ont épuisé les ressources et l’énergie de la RDC. Le conflit fait rage depuis de nombreuses années dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, à l’est de la RDC, entre l’armée nationale et divers groupes rebelles tels que le M23, les Forces démocratiques alliées (ADF) et le Codeco. 

Tshisekedi a accusé le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. Le conflit a provoqué l’exode de milliers de réfugiés vers l’Ouganda et ailleurs dans la région et entraîné le déplacement de près de sept millions de personnes. Selon l’ONU, 28 pour cent de la population du Nord-Kivu a été déplacée tandis que 39 pour cent de l’Ituri ont été contraints de fuir vers des camps de personnes déplacées. Environ cinq millions de personnes sont mortes à cause du conflit.

La mission de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la RDC, composée de 15 membres, est de « garantir des élections libres et démocratiques », mais les partis politiques d’opposition ont accusé Denis Kadima, le chef de la CENI, d’être trop proche du gouvernement de la RDC. Le fait que le président Tshisekedi et Kadima soient issus de la même ethnie explique le manque de confiance envers la CENI.

La mission d’observation de l’UE s’est retirée des élections après avoir échoué à parvenir à un accord mutuellement acceptable avec le gouvernement de la RDC. L’Union africaine et la CAE devraient déployer des missions d’observation.

Le nouveau président prêtera serment le 20 janvier 2024. Je souhaite au peuple de la RD Congo des élections libres, justes, crédibles et pacifiques.