Environ 100 000 personnes se présentent aux quatre scrutins, le président Félix Tshisekedi briguant un autre mandat après avoir remporté une élection contestée en 2018.
Environ 100 000 personnes se présentent aux quatre scrutins, le président Félix Tshisekedi briguant un autre mandat après avoir remporté une élection contestée en 2018.
La République démocratique du Congo se prépare mercredi à des élections qui pourraient consolider sa démocratie ou déclencher de nouvelles violences alors que les tensions politiques menacent de déborder.
Quelque 44 millions d’électeurs inscrits devrait voter le 20 décembre dans ce vaste pays d’Afrique centrale d’environ 100 millions d’habitants lors des élections présidentielles, parlementaires, provinciales et municipales.
Environ 100 000 personnes se présentent aux quatre scrutins, le président Félix Tshisekedi briguant un autre mandat après avoir remporté une élection contestée en 2018.
La taille même de la RDC, qui équivaut à peu près à la taille de l’Europe occidentale continentale, signifie que l’organisation d’élections est un cauchemar logistique.Le pays est également l’un des plus pauvres au monde et dispose de peu d’infrastructures de qualité, la commission électorale de la CENI ayant encore du mal à distribuer le matériel de vote à plus de 175 000 bureaux de vote.
Le politologue Gaucher Kizito Mbusa a déclaré à l’AFP que le vote devrait se dérouler sans problème dans les zones les plus densément peuplées mais qu’il serait difficile dans les zones rurales en raison de l’insécurité et du mauvais état des routes.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé vendredi une demande du gouvernement visant à ce que la mission de maintien de la paix sortante dans le pays, la MONUSCO, fournisse un soutien logistique au-delà des trois provinces orientales ravagées par la violence où elle est déployée.Un diplomate a déclaré à l’AFP que tous les bureaux de vote n’ouvriraient pas le 20 décembre en raison du manque d’équipement, affirmant que certains pourraient fonctionner un jour ou deux après, voire plus tard.
– Craintes de violences –
Dans un rapport publié samedi, Human Rights Watch (HRW) a mis en garde contre des violences électorales qui « risquent de compromettre la tenue du vote ».
L’ONG affirme avoir documenté depuis début octobre des affrontements entre partisans de partis rivaux qui ont conduit à « des agressions, des violences sexuelles et au moins un mort ».Compte tenu de l’histoire politique mouvementée de la RDC, les élections âprement contestées de 2018 se sont déroulées dans le calme et ont marqué la première passation pacifique du pouvoir dans le pays.
Mais le politologue a parlé d’« intolérance » s’était glissé dans le débat, tandis que le diplomate parlait de « discours de haine » prévalait sur les idées et les programmes.
L’annonce des résultats, attendue plusieurs jours après la clôture du scrutin, pourrait survenir au moment où le danger est le plus grand.
La fraude reste une préoccupation majeure et tous les principaux candidats de l’opposition à la présidentielle ont appelé à la vigilance. L’opposition accuse depuis longtemps le gouvernement de cumuler la commission électorale et la Cour constitutionnelle, arbitre final des contentieux électoraux.
Déplacés et privés de leurs droits –
Le conflit qui fait rage dans l’est du pays, en proie à des groupes armés depuis plus de trois décennies, a également empoisonné la campagne électorale.
Le groupe rebelle M23 a progressé sur des pans entiers de la province du Nord-Kivu depuis sa sortie de dormance fin 2021.
HRW a déclaré que plus de 1,5 million de Congolais ne pourront pas voter dans les zones touchées par le conflit et que des millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays seront confrontées au même défi.
Trois jours avant le scrutin, 19 candidats étaient encore en lice pour la présidentielle.
Parmi les principales figures de l’opposition en lice figurent Moise Katumbi, un riche magnat et ancien gouverneur de province qui a obtenu le soutien de quatre anciens prétendants.
Les autres principaux espoirs de l’opposition sont Martin Fayulu, un ancien dirigeant du secteur pétrolier qui se dit le véritable vainqueur des élections de 2018, et Denis Mukwege, un gynécologue qui a remporté le prix Nobel de la paix pour son travail auprès des victimes de viol.
Face au manque de sondages crédibles, certains observateurs estiment que Tshisekedi et Katumbi sont probablement les favoris, à en juger par leurs ressources et le nombre de leurs partisans lors des événements de campagne.
Mais avec la division de l’opposition, Tshisekedi est considéré comme ayant les meilleures chances de gagner.
Les rassemblements se poursuivront jusqu’à lundi, date à laquelle la campagne se terminera officiellement.