Les autorités de la RDC avaient alors invité l’EAC à déployer ses forces pour libérer les zones conquises par les rebelles.
Mais l’avenir du déploiement a été mis en doute après que le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a accusé la force de cohabiter avec les rebelles plutôt que de les forcer à déposer les armes.
A l’issue d’un sommet le 25 novembre, l’EAC a annoncé que la RDC « ne renouvellerait pas le mandat de la force régionale au-delà du 8 décembre 2023 ».Un premier groupe d’une centaine de soldats kenyans de la force régionale – qui comprend également des soldats ougandais, burundais et sud-soudanais – est parti de l’aéroport de Goma à destination de Nairobi, selon un porte-parole de la force sur place qui n’a pas fourni plus de détails sur d’autres retraits.
La force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est a été déployée pour la première fois l’année dernière après la résurgence du groupe rebelle M23. Mais les combats se poursuivent entre le groupe M23 et l’armée de la RDC, soutenue par des milices qui se disent « patriotes ».Le 24 octobre, un soldat kenyan de la force régionale a été tué par un éclat d’obus.
Élections de décembre
De nombreux groupes armés et autres milices sont actifs depuis trois décennies dans l’est de la RDC, héritage des guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990 et 2000.La mission de stabilisation de l’ONU en RDC, la MONUSCO, est présente dans le pays depuis 1999, en complément de la force de l’EAC.
Mais il est aussi accusé d’inefficacité, Kinshasa réclamant son départ « accéléré » à partir de janvier 2024.La MONUSCO compte environ 14 000 soldats de la paix, déployés presque exclusivement dans l’est du pays. Des élections générales sont prévues le 20 décembre en RDC, vaste pays d’environ 100 millions d’habitants.
Le président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis 2019, brigue un second mandat de cinq ans. Mais en raison des combats en cours contre le M23, les élections ne pourront pas avoir lieu dans deux territoires de la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC.
Tshisekedi compte sur les forces de sécurité de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), à laquelle appartient également la RDC, pour remplacer l’EAC. Mais la création d’une force de la SADC, évoquée depuis mai, n’a jusqu’à présent pas abouti.
Depuis fin 2022, environ un millier d’anciens militaires européens, présentés par Kinshasa comme des « instructeurs » et répartis entre deux sociétés privées, sont également présents au Nord-Kivu.
Les autorités de la RDC affirment également que l’armée nationale est en train de renforcer ses effectifs, dans le but de défendre le territoire lui-même et de protéger le pays de ses voisins.