Les dirigeants de l’Eglise de la République Démocratique du Congo (RDC) ont souligné jeudi « de nombreux cas d’irrégularités » lors du récent vote dans ce pays d’Afrique centrale, qui s’est prolongé sur plusieurs jours en raison du désarroi bureaucratique.
Lors d’une conférence de presse dans la capitale Kinshasa, une mission d’observation des élections dirigée par l’Eglise catholique et les Eglises protestantes a également soulevé des questions sur la légalité du processus électoral chaotique.
La mission a constaté « de nombreux cas d’irrégularités susceptibles d’affecter l’intégrité des resultats des différents scrutins en certains endroits », a indiqué Donatien Nshole, le chef de la conférence épiscopale catholique du pays.
Quelque 44 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales le 20 décembre pour élire un président, des législateurs nationaux et régionaux et des conseillers municipaux. Enfreint les lois électorales. Mais les responsables électoraux ont eu du mal à acheminer à temps le matériel de vote aux isoloirs, empêchant certaines personnes de voter.
Le vote a été officiellement prolongé d’un jour pour tenir compte des problèmes, mais s’est ensuite poursuivi pendant plusieurs jours dans les zones reculées. La mission d’observation catholique et protestante, dans un rapport préliminaire publié jeudi, a suggéré que la prolongation officielle du vote d’un jour contrevenait aux lois électorales.
Certaines personnes étaient également en train de voter jusqu’au 27 décembre, selon la mission, qui a exhorté la commission électorale de la RDC à clarifier le statut de ces votes. La RDC est l’un des pays les plus pauvres du monde malgré ses riches réserves minérales.
Résultats du vote préliminaire
Le pays, dont la taille est à peu près équivalente à celle de l’Europe occidentale continentale, manque également d’infrastructures de base. Nshole, lors de la conférence de presse, a exhorté la commission électorale à ventiler les résultats préliminaires du vote isoloir par isoloir. Il a ajouté qu' »un candidat s’est démarqué des autres, représentant plus de la moitié de tous les suffrages exprimés », sans donner de nom.
Les résultats partiels publiés mercredi soir par la commission électorale montrent que le président sortant Félix Tshisekedi est largement en tête, avec environ 77 pour cent des quelque 9,3 millions de bulletins de vote dépouillés jusqu’à présent. L’homme de 60 ans, arrivé au pouvoir en janvier 2019, brigue un deuxième mandat de cinq ans.