La RDC et le Rwanda conviennent de réduire les tensions, selon les États-Unis
Le chef du renseignement américain a obtenu les promesses des dirigeants du Rwanda et de la République démocratique du Congo (RDC) de désescalader après l’inquiétude suscitée par une recrudescence de la violence, a annoncé mardi la Maison Blanche.
La directrice du renseignement national, Avril Haines, s’est rendue dans les deux pays dimanche et lundi et a déclaré que les États-Unis surveilleraient leurs efforts.
Le président rwandais Paul Kagame et le président congolais Félix Tshisekedi ont chacun proposé à Haines de « désamorcer les tensions dans l’est de la RDC », selon un communiqué de la Maison Blanche.
« Reconnaissant la longue histoire de conflit dans cette région, Kagame et Tshisekedi envisagent de prendre des mesures spécifiques pour réduire les tensions actuelles en répondant aux préoccupations sécuritaires respectives des deux pays », indique le communiqué.
La Maison Blanche n’a pas immédiatement donné de détails sur leurs promesses, mais a déclaré qu’elles s’appuyaient sur de précédentes négociations menées par des Africains à Nairobi, la capitale kenyane, et sur une conférence de suivi à Luanda, la capitale angolaise.
L’initiative angolaise, il y a exactement un an, appelait à un cessez-le-feu et au désarmement des groupes rebelles dans l’est de la RDC, y compris les rebelles du M23, avec une force régionale potentielle pour faire respecter le respect.
Malgré cet accord, les rebelles du M23 ont intensifié leurs attaques ces derniers mois et se sont emparés d’une grande partie de la province du Nord-Kivu.
Kagame a fréquemment exigé des mesures contre les Hutus rwandais dans le pays voisin, liés au génocide de 1994 contre les Tutsis.
Plus tôt ce mois-ci, les rebelles du M23 se sont emparés du village de Kishishe au Nord-Kivu, autour du bastion historique des Forces démocratiques de libération du Rwanda, créées par des dirigeants hutus rwandais liés au génocide.
En novembre 2022, les rebelles du M23 ont tué 171 personnes à Kishishe, selon l’ONU, principalement des garçons et des hommes qu’ils accusaient d’être des miliciens.
Les États-Unis, qui entretiennent des relations cordiales avec les deux pays, ont cherché à plusieurs reprises à intervenir en médiation, le secrétaire d’État Antony Blinken ayant récemment appelé Kagame et Tshisekedi.
Le voyage de Haines, qui était accompagné de hauts responsables américains chargés de l’Afrique, intervient alors que les puissances internationales tentent d’encourager le calme à l’approche des élections présidentielles en RDC du 20 décembre.
Le pays a enduré des décennies d’instabilité mais a connu son premier transfert de pouvoir pacifique après la victoire de Tshisekedi à l’issue de la dernière élection présidentielle de décembre 2018.